Note de moi-même : Comme vous avez pu vous en rendre compte, mon rythme de parution est plus long. En effet, je viens de trouver du travail (youpi !). En parallèle, je suis entrain de monter mon entreprise et j’ai déjà des clients donc ca me prends du temps. Pour compliquer le tout, je crée mon site internet moi-même donc apprendre à coder c’est long. Enfin, je suis bêta lectrice pour plusieurs auteurs donc je prends beaucouuuup de temps à mes lectures et corrections. Mon rythme de parution risque donc de passer de chaque semaine à tous les 15 jours.
Merci encore à tous mes followers et aux personnes qui me laissent des commentaires, ce qui me pousse à continuer d’écrire.
Chapitre 2
– Ma reine, je m’appelle Anna Shurnee et je viens vous parler d’un fait hautement préoccupant.
– Je vous écoute mon enfant, annonça Akenzania Eliah d’une voix qui se voulait rassurante.
– Depuis quelques temps, dans mon village les gens se comportent de façon très…particulière. Et finissent par décéder de manière inexpliquée.
Son visage s’altéra à sa dernière phrase.
– Expliquez nous cela plus en détails. Qu’entendez-vous par le fait qu’ils se comportent de façon particulière ?
– Leur caractère devient soudainement radicalement différent de d’habitude, leur voix se modifie. Si la voix était aiguë, elle devient grave et inversement. Si leur caractère était enjoué il devient taciturne. Par ailleurs, leur comportement devient désinhibé : ils s’alcoolisent, deviennent violents, se comportent de manière dépravée en plein jour devant les enfants.
– Comment cela ce fait que nous n’avons pas été au courant de ces faits inquiétants avant votre venue ? répondit Akenzania d’une voix grondante.
– Comme vous le savez, ma reine, nous n’avons pas de chef humain, pas plus que de roi, d’empereur, de sage ou quelqu’un d’autre s’y apparentant. J’habite un petit village, nous vivons en relative autarcie et nous n’intéressons pas les plus grandes villes.
– Et pourquoi vous, une jeune femme seule, mignonne qui plus est, est venue me voir. N’y avait-il personne d’autre pour prendre de tels risques ?
– Ma mère est décédée à ma naissance, mon père est mort il y a un peu moins de 10 ans. C’était un bûcheron très connu et respecté au village. Je suis leur unique fille, je ne suis pas mariée et je n’ai pas d’enfants. Je m’occupe paisiblement de mes moutons, en retrait du village. Je file la laine, je crée des vêtements et des fromages. Je suis quelqu’un de simple et de plutôt calme. Je suis considérée comme quelqu’un de pacifique et plutôt diplomatique. Alors les gens du village ont songé que ce serait une bonne idée que ce soit moi la personne qui viendrait vous voir. Répondit Anna d’une voix neutre et paisible.
– Hum…Je vois…Je vois. Un choix tout à fait sage en effet.
– Sage, je ne saurais dire, votre majesté. Disons juste que c’était le choix le plus judicieux qui s’imposait.
– Je reste étonnée de ton étonnante maturité.
– Vous savez, j’ai le temps d’observer le monde, la nature, et les gens, de là où je suis. Est-ce que cela fait de moins quelqu’un de mature je ne sais pas.
– J’entends bien. Mais enfin, quand même. Et les décès inexpliqués, dites-m’en plus ?
– Après plusieurs jours ou semaines de comportement étrange, leurs yeux noircissent d’un coup et ils finissent par exploser.
Un silence de mort s’abattit soudain dans la salle. Ios se leva soudain de son siège, droit comme un piquet, la mâchoire contractée, les poings serrés, le visage blanc comme vidé de tout sang. Ses ailes se déployèrent soudain dans son accès de rage blanche, battant de manière saccadée et violente dans les airs. Ses yeux gris devinrent anthracite, son aura crépitante. Ios fondit sur la pauvre bergère dans une intention de prime abord belliqueuse.
Akenzaniah après avoir poussé une exclamation horrifiée, puis une fois l’information traitée par son cerveau, elle songea de suite à Ios. La dernière fois que quelqu’un avait parlé d’une histoire similaire, Ios avait quinze ans. Il était soudainement devenu incontrôlable, comme fou. Il avait fondu sur le pauvre hère terrorisé, pour obtenir de plus amples informations. Totalement dépassé par les événements et n’ayant pas plus de chose à dire, il avait avoué au prince qu’il n’en savait pas plus. Ios, de rage, avait étranglé le bougre avec lenteur. Ses yeux étaient injectés de sang et un rire glacé était sorti de sa gorge. Une fois l’homme mort, Ios s’était évanoui. A son réveil, il ne souvenait plus de rien et personne n’avait osé raconter l’accès de folie du prince rongé par la tristesse. Quelques mois après cet incident, Ios avait abdiqué le trône en faveur de la cadette. La reine se précipita vers lui mais c’était trop tard, il avait déjà saisi la jeune fille au cou.
Anna Shurnee resta impassible face au geste du prince.
– Où ? demanda le prince d’une voix metallique
– Je vous le dirais quand vous m’aurez lâché, mon prince.
– Tu n’es pas en position de marchander, humaine ! répondit-il en enserrant plus fortement sa gorge.
– Je crois que vous vous trompez mon prince. Je suis totalement en position de marchander. Je dirais même que je suis en position de force.
Akenzania cru s’évanouir à cette dernière phrase. Elle lança un regard désespérée à la bergère lui intimant dans une supplication muette de faire tout ce que Ios voulait si elle souhaitait vivre. Anna sourit doucement à l’intention de la reine et repris son discours.
– Vous avez deux choix : soit vous me tuez, et vous n’obtiendrez pas vengeance, puisque votre regard indique que vous êtes mû par cela. Sachez par ailleurs que la mort ne me fait pas peur, j’ai eu une vie simple mais heureuse. Soit vous me relâchez et je vous indique comment rejoindre mon village. Enfin, vu vos intentions je dirais plutôt que je vous accompagne à mon village.
Le prince observa la bergère, son regard oscillant entre la haine pure et la reconnaissance. Mais il ne desserra pas sa prise.
– Ios, je sais combien vous devez souffrir. Ma mère est morte en couche et mon père est mort emporté par la fièvre. Je suis retrouvée orpheline très jeune moi aussi. Croyez-vous que leur mort est plus juste que celle qui vous affecte ? La mort, n’est jamais juste. Parfois elle emporte les bonnes personnes et laissent les mauvaises en vie, et parfois c’est l’inverse. Mon prince, il est temps de grandir et passer outre votre souffrance. Ce n’est pas en me tuant que vous arriverez à votre but. Il faut allez de l’avant et chercher les informations où elles se trouvent. Si vous le souhaitez, je m’engage à vous aider à retrouver cet être, jusqu’à ma mort s’il le faut mon prince.
– Pourquoi feriez-vous cela ? demande le prince de ses yeux s’éclaircissant à nouveau.
– Car la moitié de mon village est décédé à cause de cet être, je me dois de les aider. Mais je le dois aussi pour tous ceux qui souffrent à cause de lui. Il serait injuste de penser à un bonheur égoïste si mon village est sauvé et que d’autres se font attaqués. C’est un devoir d’humanité tout simplement. Et puis, vous êtes le prince des cieux, je ne saurais rester insensible à votre souffrance.
Petit à petit la poigne de Ios de se desserra, au fur et à mesure que les paroles pleines de bon sens de l’humaine atteignaient son cœur. Un sanglot le fit hoqueter. Il regarda pour la première fois au plus profond des yeux de son vis-à-vis puis s’écroula au sol, évanoui.
La reine en resta pantoise. Elle observa tour à tour la bergère puis son frère à terre. Elle secoua la tête pour se reprendre.
– Amziel, amène le prince Eliah dans sa chambre. Couche-le, et garde sa chambre en restant à son chevet. A son réveil, explique-lui ce qui s’est passé sans lui cacher la vérité. Surtout ne mentionne pas l’incident de la dernière fois.
– Babeth !
– Oui, ma dame ?
– Occupée vous de la demoiselle. Trouvez-lui une chambre d’invitée. Apportez lui à boire et à manger. Amenez là à la salle d’eau pour qu’elle puisse se détendre. Et fais venir une masseuse pour lui dénouer les muscles.
– Très bien, ma reine.
– Ah, Babeth, un instant. N’oublie pas de faire venir la guérisseuse afin qu’elle lui applique un onguent et un bandage autour du cou.
– Ce sera fait, votre altesse.
Akenzania Eliah se tourna ensuite vers l’humaine.
– Je vous remercie grandement pour l’aide que vous avez su nous apporter.
– Ce n’était que peu de chose, ma reine.
– La dernière personne qui s’est retrouvée à votre place face à Ios après avoir parlé de Bad, a finit six pieds sous terre.
– Cette dernière personne n’était simplement pas moi, c’est tout.
– Décidément, il faut vraiment que je réfléchisse à vous garder près de nous. En attendant, je vous serais gré de rester comme invitée d’honneur dans notre palais en attendant d’organiser notre voyage pour votre village.
– Bien Madame.
– Au demeurant, comment s’appelle-t-il ?
– De quoi ?
– Le village.
– Ah, évidement. Mon village se situe au sud-est du royaume humain. Il se nomme Novalis. *
*Allez, je lance un concours. Celui qui trouve d’où vient le nom du village et pourquoi j’ai pris ce nom, recevra un Chibi de Ios par mail en totale exclusivité.
Comment dire… Je te suis infiniment reconnaissante pour cette très belle mise en scène de Anne et de sa courageuse diplomatie! La rencontre avec Ios a été plus violente que celle du forum, mais bien plus riche dans un sens! En tous cas, cela me plaît beaucoup!!
Je suis contente que cela te plaise! J’essaye de faire honneur à ton personnage.
Oui la rencontre est plus violente, tout sera plus violent que sur le forum (fiction oblige) mais t’inquiète tu as un tel pouvoir de persuasion qu’ils te mangeront tous dans la main…comme d’hab 😉
Merci pour ton commentaire Anne Shurnee ^^
ps: et oui les amis, vous venez de rencontrer en direct live (bon ok je m’emporte), l’un des personnages de ma fiction en chair et en écriture^^