Note de moi-même : j’ai un mois de Juin tout aussi rempli que Mai. Et je suis désolée que mon rythme de publication soit passé de l’hebdomadaire au mensuel. Je pense que dès juillet je pourrais repasser à la quinzaine voir à la semaine si je suis optimiste. Mais je vous remercie de continuer à me lire, me soutenir, liker ma page facebook…
Chapitre 3
Conrad commençait déjà à sentir l’inconfort de sa position mais les deux gardes qu’il sentait dans son dos le dissuadaient de bouger. D’autant plus qu’il ne savait pas à qui il avait affaire en face. Il valait mieux pour lui de rester sagement au sol, d’observer son ennemi et de maintenir ses yeux cachés. Il préférait l’action, la force brute, l’exaltation du combat. Ce n’était pas vraiment un fin stratège ou un homme d’une grande subtilité. C’était un homme droit, fier, qui ne pliait pas, et qui ne connaissait que rarement la peur. C’était comme cela que les hommes de son peuple étaient élevés, surtout ceux promis à un grand destin. Comme tous, il cherchait l’accession au Walhalla.
Du trône en face de lui sourdait une aura charismatique, magnétique même. Il avait été étonné en évaluant la pièce du regard en arrivant de voir le luxe qui se dégageait de la pièce. Un petit trône en or massif entrelacé de petits rubis se trouvait au centre d’une petite estrade. Au sommet du dossier était enchâssée une obsidienne de la taille du poing.
Quelqu’un d’avisé ou d’instruit aurait compris que la personne propriétaire de cet objet de valeur était un homme mystérieux, énigmatique, fin et subtil. Chaque objet, chaque endroit, avait un sens caché, un message à faire parvenir à un destinataire averti. L’obsidienne était connu des connaisseurs car elle dissolvait les blocages émotionnels, enracinait et renforçait la personne qui en bénéficiait. Elle stabilisait les convictions morales, tout en elle signifiait la protection, un bouclier contre les influences néfastes créant ainsi un rempart quasiment magique. Elle avait aussi une signification plus macabre, aussi noire que sa couleur, elle signifiait aussi la mort.
En décodée cela indiquait donc que c’était un homme puissant, plein d’assurance, protégé par le monde matériel et éthéré, dotait d’une vision incisif, d’une grande sagesse. Mais quiconque porterait atteinte à cette bulle encourrait un destin implacable et funeste.
Conrad vit les pieds de son vis-à-vis enchâssaient dans des chaussons de satins noirs se décroiser. L’homme venait de ce lever.
– Relève-toi, homme du froid !
Conrad s’exécuta mais garda les yeux baissés.
L’homme en face de lui avait, plaqué sur son visage, un sourire carnassier et une lueur espiègle. Tout en lui indiquait le chasseur en face d’une proie délectable. Ainsi vêtu avec son veston de satin gris, son sarouel noir, sa chainette en argent qui lui servait de ceinture et qui cliquetait à chacun de ses pas, ses cheveux sombres et mi-longs dont les mèches rebelles lui tombaient dans les yeux et son regard bleu nuit rappelait la panthère noire.
Pour la première fois de sa vie Conrad se faisait l’effet d’être un mignon petit lapin blanc. Ce n’était pas qu’il avait peur, mais il trouvait la situation dérangeante, étant également habituellement dans la peau du chasseur plutôt que du chassé.
– Qui est tu ?
– Et vous, qui êtes vous ?
L’impertinence du barbare le fit sourire largement… Bien, il les aimait récalcitrant ! Mais avant cela il devait assurer son autorité sur sa nouvelle acquisition.
Il lança un regard aux gardes qui tordirent violement ses poignets déjà meurtris par les anneaux de métal.
– Ne parle pas ainsi du grand roi Anwal al Farkadain !
Le roi fit taire ses sbires d’un geste agacé de la main. Conrad comprit mieux à cet instant pourquoi il y avait un objet aussi aberrant qu’un trône sur un bateau. Les hommes du sud étaient vraiment des personnes grandiloquentes, qui aimaient faire un petit effet sur les étrangers. Lui les trouvait vains et vaniteux.
– Je répète ma question.
– Je suis un simple pêcheur votre seigneurie.
L’homme au teint mat se rapprocha de celui qui aurait du être le Jarl et le gifla violemment.
– Ne me mentez pas !
Conrad continuait de jauger se roi exotique. Il ne voulait rien répondre, son indécrottable côté rebelle lui interdisait, même s’il savait qu’il en paierait le prix. Mais la violence faisait partie de lui alors il ne la craignait pas chez son ennemi. Se serait même un adversaire valeureux et honorable, challengeant même !
Une volée de coups s’abattit sur Conrad. Le roi prenait garde à frapper là où cela faisait particulièrement mal et où il n’y aurait aucune trace. Aucun doute, ce roi avait le vice dans la peau, le sadisme avait été élevé au rang d’art chez lui.
– Bien, je vois que tu ne veux rien dire. Soit ! Tu parleras d’une manière ou d’une autre !
– …
Le sultan s’accroupit devant le barbare qui s’était écroulé au sol sous les coups. Il approcha sa bouche de son oreille afin que lui seul entende. Son souffle était chaud, une odeur musquée et boisée se dégageait de son être.
– Crois moi…j’ai bien des manières de te faire parler. Et très bientôt tu regretteras le temps des coups…
Conrad le regarda en biais, interloqué.
– Bientôt tu me supplieras de tout ton être…de tout ton corps…de pouvoir parler.
Un frisson parcouru l’échine de l’homme du froid. Il ne savait pas à quoi il était du. L’homme du désert se releva avec souplesse et tapa dans ses mains fines et musclées.
– Ramenez-le dans sa cellule !