Mot de l’auteur :
Voilà un chapitre un très rapide ! Il vous est possible en consultant l’article Avatar d’avoir toutes les images qui m’ont inspiré pour les personnages ou carrément les avatars du forum.
Si vous trouvez les premiers chapitres ultra manichéens et cucul la pralinette (quoiqu’un double meurtre ce n’est pas très mignon comme entrée en matière) c’est normal, c’est fait exprès. N’oubliez pas : regardez les indices et apprenez à voir au-delà des apparences !
Les personnages vont faire leur entrée en scène petit à petit au fil des chapitres. Il faut déjà que la trame de fond ce mette en place.
Merci à Eldoniel pour la bêta correction !
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Chapitre 1
*20 ans plus tard*
– Zania ! Tu es une indécrottable capricieuse !
– Mais si je te dis que ma robe bleue me va mieux au teint, c’est que je le sais !
– Adorable sœurette, je ne t’ai pas filé le trône pour que tu passes tes journées à hésiter entre une robe bleue et une robe verte. Tu as un peuple à gouverner ! Et pas le moindre, puisque je te rappelle aussi que tu a un œil sur tous les royaumes de la terre.
– Arrête, tu es injuste. C’est toi qui l’a refusé le trône, tu ne m’as pas laissé le choix. Et je suis aimée du peuple, je fais du bon travail avec nos sujets.
– Soit je te le concède, mais dépêche toi je t’en prie. La séance de doléances va commencer. Et tu connais les humains et leur propension à râler. Ils n’ont pas de réel dirigeant, alors ils viennent s’en référer à nous.
– Je sais, je sais. Ce qu’ils peuvent m’agacer ces humains quand ils s’y mettent. Mais bon, heureusement qu’ils ont aussi des petits côtés tout mignon et adorable.
– Ya que toi pour les trouver « mignons » et « adorables ». C’est dingue, je ne comprendrais jamais comment tu fais pour aimer tout le monde. Je crois que le jour où tu détesteras quelqu’un, les ailes m’en tomberont !
– Parles pas de malheur, veux-tu ?!
– Quand Ils sont morts, nous nous étions bien vivant et en parfaite santé, alors je ne risque pas de les perdre maintenant mes ailes. De toute façon, je crois que même si on voulait on ne saurait comment se les arracher tellement elles sont solides.
Akenzania lança un regard torve à son frère. Il était extrêmement rare de la part de Ios de mentionner leur vie avant la mort de leurs parents. Et quand il le faisait, il ne mentionnait jamais leurs noms ou son appartenance à leur filiation. Amana Eliah, la reine et mère se dénommait donc « Elle » et Moōr Eliah, le roi et père « Il ». C’était toujours déstabilisant pour la Reine des Anges d’entendre son frère parler de leur défunts parents avec une indifférence plate. Pourtant, au fond d’elle, elle savait que des deux c’était lui le plus traumatisé, celui dont la souffrance causée par cet incident ne pouvait qu’être sans nom.
Tout était frappant chez son frère. D’abord sa beauté sans égale, des cheveux d’un blond solaire qui retombaient naturellement en mèches éparses mais artistiques sur son visage, une silhouette svelte et très grande, un regard gris acier. L’autre chose frappante c’était donc son regard. Ios souriait très volontiers et s’en servait comme d’une arme, mais ce sourire n’atteignait jamais ses yeux à qui savait regarder. Et la couleur atypique de ses iris le rendait magnétique, ensorcelant même. Ios était d’un naturel rieur, facétieux, charmeur. Oh ca oui ! Qu’il en avait fait chavirer des cœurs au sein de ces assemblées féminines ! Mais il restait une sorte d’ange vierge, si bien qu’on ne lui avait jamais connu une histoire d’amour ou plus intime. Son intelligence était acérée et sous ses dehors charmants, gentils et calmes c’était quelqu’un d’extrêmement réservé et distant. Son gros défaut c’était son côté je m’en foutiste, on avait l’impression que beaucoup de choses glissaient sur lui sans vraiment l’atteindre. Alors finalement, même s’il fascinait les foules et qu’il était somme toute charismatique, cela ne choqua pas outre mesure le monde de Pélisandre quand Ios abdiqua son trône en faveur de la cadette.
Akenzania quant à elle était une jeune femme élancée et gracieuse. Plus petite que son frère de dix centimètres, elle avoisinait le mètre quatre vingt. Les anges étant réputés le deuxième peuple le plus grand après les elfes. Blonde aux cheveux bouclés, les yeux aussi bleus que le ciel, les joues roses, elle était l’incarnation de la perfection angélique. C’était un être très sociable, communicant, extraverti, amusant et candide. Elle était d’une profonde gentillesse et générosité. Autant son frère fascinait, autant elle était aimée et adulée. Sa propension à aimer tout le monde, à la limite parfois du ridicule ou de la stupidité, avait grandement contribué à son règne pacifique et paisible. C’était cependant une personne capricieuse, l’âge n’ayant jamais aidé à adoucir ce trait de caractère. De l’avis de son frère, c’était la pire adorable enquiquineuse que la terre n’est jamais portée. Akenzania trouvait le titre « d’adorable chieuse » comme un compliment un peu bourru de son grand-frère bien aimé…mais rien n’était moins sûr !
– Zania, sors de tes pensées, nous sommes définitivement en retard !
Sur la dernière assertion de Ios, le frère et la sœur partirent en direction de la salle de réception administrative. C’était une pièce d’une vingtaine de mètres de long environ sur dix de large. Le sol était pavé d’un carrelage en damier noir et blanc et des bancs de marbre écru recouverts de coussins d’or occupaient les trois quarts de la pièce.
Au bout de la salle se trouvaient les deux grandes portes de verre, donnant sur l’extérieur de l’aile gauche du palais. Les gens pouvaient ainsi trouver sans crainte et avec une grande visibilité et facilité la salle lumineuse. De l’autre côté se trouvait la famille royale. Au centre, Akenzania Eliah, la reine, sur son trône majestueux, aérien et malgré tout confortable. Pour un trône, il était atypique, puisque d’une part il était aussi bleu que les yeux azuréens de la reine, et d’autres part il n’était pas sur une estrade ou surélevé par rapport aux bancs des plaignants. A sa droite se tenait son frère Ios Eliah dans le même trône mais en modèle réduit. A sa gauche, Amziel le conseiller de la reine, tuteur de la famille royale et garde d’élite. Derrière elle, un fauteuil restait vide. Le reste était occupé par trois gardes royaux à sa droite, trois à sa gauche et la même configuration de gardes près des portes d’entrées.
Amziel, le plus grand de tous les anges du royaume des cieux se leva. Ses cheveux châtains portés courts venaient donner un air sévère accentué par sa mâchoire carrée mais ses yeux démentaient cela, surtout quand il portait sa vue sur les jeunes adultes qui régnaient. Il ne l’avouerait jamais mais il était complètement gâteux quand cela concernait Ios et Akenzania.
– Mesdames, Messieurs. Veuillez vous lever pour saluer son altesse du royaume des cieux et de tous les royaumes terrestres : Akenzania Eliah ainsi que son frère le prince Ios Eliah. Avec moi-même, Amziel Kal, nous formons le concile.
La foule se leva d’un bloc et salua les trois anges d’une petite révérence.
– La séance est ouverte. Premier appelé, Rémy Noet, veuillez vous avancer s’il vous plait et expliciter votre problème qui requiert notre sagesse.
Le dénommé Rémy s’avança et commença à s’épancher sur un problème de dîme. S’en suivirent une vingtaines d’autres doléances. Certaines nécessitaient la sagesse et le pouvoir des anges, d’autres encore une oreille attentive et une fermeté exemplaire pour régler les bagatelles qui faisaient perdre du temps au conseil. Le consortium de ce jour avait surtout vu des anges et des humains mais fait rare, un elfe.
– Dernière appelée, veuillez vous présenter s’il vous plait.
La trentième et dernière personne s’avança. C’était une jeune humaine d’une douceur sans nom. Elle avait des cheveux lui arrivant au milieu du dos ondulés et châtains, ses yeux était marrons et sa taille fine et marquée. Son physique était harmonieux bien que banal. Elle portait un chapeau de paille rattaché par un ruban et une robe blanche cintrée à la taille et évasée jusqu’au dessus du genou. Dans sa main droite elle tenait un bâton de bergère. Contrairement à ce que laissait penser sa profession, elle était mature et sage.
– Ma reine, je m’appelle Anna Shurnee et je viens vous parler d’un fait hautement préoccupant dans le royaume des humains.