Avec un retard énorme dû à des contre-temps personnels voici le nouveau chapitre de la semaine. Merci à mes 11 followers: Gaelle L’allumette, Davidland, Nawarra, Miss Rose Sweet, The Jb (non? un mec? coool!), Tatawilly Rox, Nicofour (naaan? un 2e mec?! pas possible), Human Yellow, Nimesys, Saitoo et Sport Aventures. C’est à grâce à vous si ce blog vie, si je continue toujours à écrire donc merci à vous. Ce chapitre s’écoute avec la musique ci-dessous, le main theme de Braveheart.
Chapitre 9
Kenan plongea vers Alann. Celui-ci avait les yeux clos, la respiration à peine visible. Son corps était en sang, sa tête avait doublée de volume. Ses yeux, deux grosses pierres noires. Ses lèvres étaient tuméfiées, et du sang coulait de sa bouche. Son menton était bossu. Seul son front semblait épargné par l’horreur…Si blanc…si pur…si virginal. Une once de blanc dans cet océan de rouge.
Puis soudain, une lueur dansa devant les yeux de Kenan. Deux perles anthracite, deux gouttes de pluie d’un matin glacial et venteux. Un de ces matins, où la neige semble avoir arrêté le monde, et où la pluie est le seul signe de vie sur des lieux à la ronde. Une pluie fine, continue, inlassable. Celle qu’on préfère regarder au chaud à travers une fenêtre.
Puis les yeux s’inondent, la pluie se fait forte, puis se fait tempête et pour finir se fait orage. Kenan est la barque balayée par les flots, où le vent hurle si fort qu’on ne s’entend même plus. Mais il n’est rien face à la coquille brisée en face de lui…un abîme de souffrance.
– Ferme les yeux petite libellule. Tu as un peu les ailes brisées, mais je les aime quand même.
Le muet ferma les yeux, de nouveau inconscient.
– Je promets de te venger, devrais-je en mourir.
Kenan pris l’être dans ses bras et s’en alla. Sa stature était imposante, son dos bien droit, son port de tête altier. Il marchait à grande foulée, on aurait dit un dieu protecteur sorti d’un vieux conte viking.
Et il serrait fortement la coquille vide dans ses bras.
Il partit…
Il partit pour l’hôpital…
*
Trois jours se sont écoulés…
Le lendemain du tabassage en règle du muet, il y eu une recrudescence de jeunes aux urgences. Ils étaient cinq et étaient venus par ambulance. Aucun d’eux n’avaient voulut s’expliquer sur le pourquoi et le comment de leur état.
Alann était devenu encore plus renfermé, il ne parlait à personne, pas même à ses parents. Il passait ses journées à regarder par la fenêtre le lointain. Les hirondelles s’étaient déjà envolées pour une destination plus chaude.
Kenan s’approcha et comme à son habitude depuis son arrivée, il regardait pendant plusieurs heures avec le muet le paysage du dehors. Il s’appuya contre la fenêtre et regarda au dehors. Une mère promenait ses enfants, les deux petits tenaient un coté de la poussette. Un couple se tenait la main et se baladait. Un petit garçon pleurait, il semblait avoir perdu quelque chose. Son père accouru et le souleva dans ses bras. Le bébé se mit à sourire puis à rire aux éclats. Deux petites fossettes apparurent sur ses joues et son petit nez se fronça.
Sur sa droite, un micocoulier finissait de perdre ses deux dernières feuilles. Deux feuilles couleurs terre et feu qui s’envolaient et retombaient mollement pour descendre vers le sol. Elles s’élevaient et s’entrelaçaient puis se détachaient pour mieux se courir après.
Alann et Kenan regardait les mêmes choses. Puis ils se regardèrent. Ils avaient apprit à parler sans mots.
– Tu es vraiment sur Alann ? Tu ne préférerais pas finir de te reposer chez tes parents ?
Alann secoua négativement la tête.
Ces derniers temps il ne parler plus qu’à Kenan, et il ne supportait plus que sa présence. Loin de lui il se sentait mourir. Au moins avec lui cette sensation d’étouffement s’atténuait un peu.
– Alors c’est d’accord. J’en ai parlé à tes parents et ils sont d’accord que tu passes la fin de la semaine à la maison. Quant à mon oncle il est aussi d’accord.
Sur ces paroles, Kenan partit sans se retourner. Il irait chercher le muet le lendemain.
Le lendemain, dans le début de l’après-midi, le muet attendait impatiemment son ami. Il devait l’emmener chez lui. Il avait de hâte de savoir à quoi ressemblait ses parents ainsi que sa maison. Enfin, Kenan arriva ; il était seul. Il portait une veste blanche, et il se tenait là, contre l’encadrure de la porte, subitement gêné. Il regardait le muet, qui le regardait à son tour. Puis le muet, pris ses affaires et le suivit à sa gauche. Kenan semblait étendre une aura protectrice autour de lui, enveloppant de ses ailes, la silhouette d’Alann.
La démarche du muet était encore incertaine, et il marchait lentement, mais Kenan n’osait le toucher, surtout après ce qu’il venait de vivre.
Une fois n’est pas coutume, ils prirent le bus, principalement pour ménager Alann. Celui-ci était craintif, il ne supportait pas le monde autour de lui et les bousculades, aussi Kenan, l’entoura de ses bras pour le protéger des autres. La respiration du muet était étonnement lente, contrairement à celle de Kenan. Pourtant le muet releva la tête pour se perdre dans les yeux de son vis-à-vis. Deux violettes, deux iris, deux dragons mauves qui dansaient et se perdaient dans les yeux de fumé du muet.
Le bus stoppa tout d’un coup, et les deux jeunes hommes s’écrasèrent contre la vitre. C’était l’arrêt pour la maison de Kenan.
Il vivait dans un quartier résidentiel, dans un loft spacieux et moderne. A l’intérieur on trouvait une grande cheminée en marbre, un long tapis blanc et moelleux ainsi qu’un grand canapé familial en tissus. Le sol était dallé, d’une couleur crème qui réchauffait la pièce. On montait une marche et on arrivait sur la cuisine américaine. Un piano trônait dans le coin droit du salon, juste à l’entrée de la cuisine. Il donnait sur la cheminée et la télévision. Toutes les pièces s’agençaient autour du salon. Sauf la chambre de Kenan qui était à l’étage grâce à un escalier en colimaçon qui partait d’un coin du salon.
– Viens, ma chambre est par ici.
– Ca va aller ?
Le muet hocha la tête.
– Très bien.
Kenan regarda le muet.
– Nous avons une chambre d’ami, en bas, mais j’ai pensé que tu préférerais être ici, à l’étage avec moi. J’espère que je ne me suis pas trompé.
Le muet regarda son ami droit dans les yeux, et on pouvait y voir une lueur de reconnaissance.
– On a fait ton lit à côté du mien, dans ma chambre.
Puis il pointa du doigt un petit corridor qui menait à sa salle de bain.
– Là c’est ma salle de bain. On ta laissé une serviette et un gant de toilette. Si tu as besoin d’autre chose, n’hésite pas à nous le signifier.
Kenan se vautra sur son lit puis se mis sur le ventre, replia ses jambes en l’air du côté de la tête de lit et posa sa tête sur ses mains. Alann, lui, s’était assis en tailleur sur le tapis gris, face au lit.
– Qu’est ce que tu veux faire ? Jeux vidéo ? TPE ? Autre ?
Le muet haussa les épaules. Aussi Kenan décida t’il pour deux. Ils jouèrent à des jeux vidéo pendant quelques heures, un jeu dit de garçon : « Hallo 2 ». Le but était des plus simples. On était tout à tour un monstre appelé Kovenant ou un militaire, et on devait tuer l’ennemi grâce à plusieurs campagnes. Pour se battre, ils avaient le droit à deux armes, allant du bazooka au fusil à pompe, sans compter bien sûr les bombes à plasma qui faisaient partie de l’armement. Les deux semblaient bien s’amuser…
Puis la nuit tomba vite, car on était en hiver. Aussi Kenan proposa t’il à Alann d’aller se doucher. Celui accepta bien volontiers et partit en quête de la salle de bain, tandis que Kenan resta en bas…
merci pour ce chapitre. enfin on decouvre l habitation de kenan ^^
vivement la suite
Merci pour ta review! Et oui, on commence à rentrer dans leur intimité. Pour l’intérieur de Kenan je me suis inspirée de la maison des parents de ma tante par alliance (oui, je sais c’est follement intéressant lol)